Pour offrir ou se faire plaisir, les alcools blancs ont l’avantage, pour un budget fixe et souvent abordable, de renfermer une certaine noblesse. Et peu d’alcools sont aussi peu connus que les gins, pourtant beaucoup plus consensuels qu’on ne le croit. Les meilleurs gins ne sont ni les plus chers, ni ceux qui sortent des distilleries les plus vieilles, ni même les plus britanniques.
Aujourd’hui, le paysage du gin est incroyablement divers et reflète l’élan de créativité que l’on constate dans toute l’industrie de l’alcool ces dernières années. Du Japon en passant par la France, l’Inde, les États-Unis ou l’Écosse : le monde entier fait son propre gin, avec parfois de très bonnes surprises. Vous avez envie de pousser votre exploration plus loin que les rayons de Monoprix ? En ligne, il est possible de trouver des gins incroyablement raffinés, originaux et pourtant abordables. Et nous allons vous expliquer comment les dénicher.
Les points essentiels sur le gin
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Le Tanqueray, avec sa bouteille verte iconique, est un incontournable. La très ancienne marque de gin réussit la prouesse, pour tout juste de plus de 20€, de continuer de produire le meilleur gin pour Martini dans cette tranche de prix. Et si certains nouveaux-venus sur le marché du gin sont objectivement meilleurs, c’est pour un prix bien supérieur – et dans une bouteille qui respire bien moins la noblesse intemporelle du Tanqueray.
Le Tanqueray est un gin classique, prisé pour ses notes citronnées, fruitées, relevées par une point de citron vert et de pamplemousse. C’est dans ces deux fruits que résident l’amertume et l’acidité recherchée, qui vient souvent d’un agrume dans le gin traditionnel.
Ce pur produit d’Écosse, dans sa bouteille originale, a l’avantage de se marier à merveille avec un Dry Vermouth pour un Martini authentique. Et c’est de notoriété publique : cela à valu au Tanqueray plusieurs apparitions dans les films de James Bond qui, comme on le sait, apprécie particulièrement ce cocktail.
Il faut cependant bien admettre que, pour ce prix, ce n’est pas un gin très polyvalent. Il manque de subtilité pour être dégusté tel quel. Mais si vous êtes amateur de Gin Tonic ou de Martini, c’est un incontournable.
Le Tanqueray no Ten est une icône du gin, et on lui pardonne son manque d’originalité dans ses saveurs par sa simplicité, sa consensualité, et la qualité des arômes qui ressortent avec un martini.
Le meilleur gin pour Gin Tonic.
Le Bombay Sapphire est une autre icône du gin. Cette création séculaire, tirée du gin Bombay non moins célèbre, est une incarnation vibrante et savoureuse de l’ambition coloniale britannique : c’est un manifeste de la rencontre entre les saveurs séparées par des océans. Très prisé à son époque pour l’aspect raffiné que cela renfermait, c’est aujourd’hui encore un incontournable pour le Gin Tonic.
Si on devait le comparer au Tanqueray, vendu environ au même prix et lui aussi orienté vers une dégustation en cocktail, on noterait que le Bombay Sapphire est un gin plus herbal, avec des notes agréables et moins amères.
Il présente des parfums d’amandes, de citron, et l’amertume ne réside pas tant dans ses notes d’agrumes mais dans la réglisse et la coriandre. Résultat, le premier goût est résolument original.
Il s’agit d’une recette anglaise et non écossaise, et elle est particulièrement prisée. Le Sapphire est le fruit de la récolte d’ingrédients venus des quatre coins du monde, ce qui lui confère un goût bien plus exotique que la plupart des gins grand public. Le Tanqueray, par exemple, utilise principalement des ingrédients britanniques et ses saveurs tournent autour de la baie de genévrier, l’ingrédient principal et endémique du Royaume-Uni. Il se démarque donc radicalement des autres London Dry dont le Bombay Sapphire fait parti.
Son bouquet original et intense en fait un très bon gin de dégustation, mais c’est dans un gin tonic qu’il révèle l’essentiel de ses saveurs. Il est en revanche un peu trop caractériel et original pour convenir à d’autres cocktails plus audacieux.
Le Bombay Sapphire est un gin séculaire qui n’a rien perdu de son originalité. Il se marie à merveille dans un gin tonic, mais se déguste aussi parfaitement seul, avec un zeste de citron vert.
Le meilleur gin London Dry.
Le Beefeater est un London Dry du 19è siècle qui refuse tout simplement de laisse sa place au palmarès. Pour moins de 40€, c’est sans conteste le gin le plus acclamé, le plus caractériel, le plus affirmé, et au final le plus consommé au monde. Sa recette, inchangée depuis la création de la distillerie par un entrepreneur cherchant à investir 400 livres dans son affaire, est un classique indémodable
Le Beefeater, c’est l’essence même du London Dry. Frais et puissant, extrêmement facile à boire, clair comme de l’eau de roche, dans le verre comme sur la langue. C’est un gin de dégustation facile et abordable, avec assez de relief pour se distinguer des autres, mais pas trop pour être prohibitif.
C’est un gin qui met tout le monde d’accord. Sans doute parce que son bouquet est moins botanique, moins herbal que les autres. Très peu épicé ou floral, il mise tout sur l’amertume et la puissance de la baie de genévrier, qui s’accompagne d’une chaleur sur la langue.
De fait, c’est le meilleur gin de ce comparatif pour les cocktails. Son profil discret lui permet de se mélanger parfaitement, et son caractère bien trempé lui permet malgré tout d’apporter quelque chose par rapport à un Gordon’s par exemple.
Le Beefeater est l’exemple parfait d’un profil passe-partout réussi. Ce gin exceptionnel continue de recevoir des prix et d’être acclamés par la critique, plus de 150 ans après sa création. Par rapport aux autres London Dry de cette tranche de prix, il ne faut aucun doute qu’il s’agit encore du meilleur, pour la dégustation comme pour les cocktails.
Un gin London Dry plus original tout en restant apprécié.
Le Sipsmith est issu d’une petite cuvée récente. Ce gin, qui tombe dans la catégorie des London Dry, se démarque du Beefeater en cela qu’il est beaucoup plus original, au prix d’une mixologie plus difficile. À déguster seul, pour en découvrir les arômes riches et originaux, ce gin fait aussi un très bon cadeau pour surprendre un amateur, sans prendre le risque de bouleverser ses habitudes – parce qu’il demeure très classique, et c’est en l’occurrence un gros avantage.
On trouve des éléments de citron et d’orange dans le coeur d’agrumes de ce gin de créateur. Mais c’est de la baie de genévrier qu’il tire sa puissance amère. Cette note tire sur le zeste et l’épice chaude, avec un fini plus doux rappelant le sirop.
Parmi les originalités de ce gin stupéfiant, on trouve notamment un léger goût de froment – comme celui de la croûte d’un pain de campagne. C’est tout à fait dans l’esprit de ce gin : assez original pour être notable, mais pas assez pour rebuter qui que ce soit.
Ce profil, au final très consensuel, en fait un très bon gin de dégustation. Il se mélangera en revanche un peu moins bien que le Beefeater, mais ce n’est pas la finalité de ce gin.
De fait, c’est un gin que l’on peut recommander chaudement pour un cadeau, ou pour découvrir l’univers des gins récents et créatifs. Cette petite cuvée originale mérite en tout cas sa place dans ce comparatif.
Le Sipsmith est un gin London Dry qui parvient à trouver le bon équilibre entre l’originalité et la consensualité, un atout particulièrement prisé pour offrir.
Le meilleur gin indien.
Si le gin est une invention britannique, d’autres régions du monde s’emparent du concept. Et c’est une excellente nouvelle pour les amateurs. Parce que la fabrication du gin s’appuie sur le mélange d’herbes et de plantes locales – ou au contraire d’ailleurs – la perspective d’un gin indien est toujours intéressante. Région du monde qui nous a apporté les épices et des saveurs uniques, leur atout botanique a toute la place de se manifester dans ce gin d’exception, à la frontière du haut de gamme.
Signe qu’on a quitté le continent européen, la baie de genévrier laisse ici plus de place à des agrumes et des épices, et se fait plus discrète. L’équilibre n’est pour autant ni herbal, ni floral.
Ce profil atypique, qui prend le contrepied total du gin britannique classique – comme le Tanqueray – est issu d’une nouvelle distillerie indienne très prometteuse, que de nombreux experts ont déjà dans le viseur. Ils font se marier des saveurs et des ingrédients 100% indiens qui donnent un caractère unique à leur gin.
Parmi les éléments qui donnent un goût si unique au Jaisalmer, on en trouve deux qui changent la donne. L’utilisation de la racine de vétiver, d’abord, un ingrédient fort, dont l’aspect aromatique boisé tire sur le vert et la chlorophylle. Sa saveur, tantôt terreuse, tantôt fumée, vient soulever le profil aromatique de ce gin et lui donner corps. L’autre élément atypique, c’est le thé vert, qui lui confère un aspect très équilibré et rond.
Dans l’ensemble, c’est donc un excellent gin de dégustation. Facile à boire mais surprenant, très classique en bouche et pourtant très original sur le palais et le nez.
Malgré la présence du vétiver et du thé vert, c’est aussi un gin qui se mélange très bien avec du tonic.
Le Jaisalmer est un gin indien stupéfiant de créativité et un beau testament à l’art d’utiliser la flore locale pour l’ancrer dans un gin. C’est un sans-fautes pour la dégustation, et il convient aussi pour un gin tonic. On peut tout à fait envisager de l’offrir les yeux fermés, grâce à son profil très apprécié et ses arômes originaux.
Le meilleur gin français.
Il n’y a pas besoin d’aller très loin pour découvrir l’exotisme. C’est somme toute ce que dit ce gin produit sur les côtes de Saint-Tropez qui, dans la pure tradition des gins du monde, utilise principalement la flore locale – de Provence, donc. Et si vous pensiez déjà tout connaître des saveurs de cette région, vous ne l’aviez clairement jamais dégustée dans un gin !
Soyons francs, la bouteille laisse pourtant à penser qu’elle était conçue pour l’export. À cheval entre la bouteille de Champagne et le flacon de parfum, le design du Mirabeau est un peu kitsch. Mais c’est un style en soi – et on lui pardonne par ses origines topéziennes. Ce gin se révèle surtout quand on l’ouvre.
Lancé en 2019 par une petite distillerie de St Tropez, ce gin français a effectivement su se faire une place grâve à un profil aromatique unique. Si la baie de genévrier est bien présente, quoique ténue, on trouve surtout des notes de zeste de citron, de rose, de jasmin ; on trouve encore de la lavande et du poivre rose, qui donne un twist d’amertume provençale à cette base très florale.
Le résultat est stupéfiant, original, et a permis au Mirabeau de se démarquer dans plusieurs concours de gins. Il est très frais, très agréable et extraordinairement facile à boire.
Cependant, il faut savoir qu’il ne se mélange que très peu à cause de son profil aromatique plutôt atypique – notamment l’eau de rose, qui lui donne sa couleur caractéristique.
Le Mirabeau Rosé est un gin de dégustation original et stupéfiant, facile à boire, qui se déguste seul ou avec un zeste de citron vert.
Le meilleur gin floral.
Si le Mirabeau Rosé était une création peut-être trop récente et trop originale pour remporter cette palme, le Monkey 47 est clairement le meilleur gin floral de ce comparatif. On parle de gin floral quand le profil aromatique d’un gin s’appuie davantage sur les fleurs que sur les autres pierres de voûte de la saveur – la baie de genévrier, les épices, les herbes… C’est relativement rare, et c’est ce qui fait du Monkey 47 un gin particulièrement prisé.
Il n’est pourtant pas récent, du tout. C’est une des plus vieilles recettes de gin encore en circulation. En témoigne sa bouteille ultra-authentique et originale, dont l’étiquette à l’impression volontairement grossière, au point qu’elle ressemble un peu à un timbre. Les connaisseurs reconnaîtront un trait esthétique très typique des productions britanniques de cette époque.
Le bouchon de liège et le verre teint en brun foncé rappellent quant à eux presque un monde d’apothicaires, du temps où l’on prêtait aux ingrédients du gin des vertus médicinales de premier plan. L’un dans l’autre, cette bouteille peut figurer parmi une belle collection.
En bouche, il est résolument floral, avec moins de baies de genévrier présentes. La chaleur relative est équilibrée par une bonne dose d’agrumes astringents qui renforcent son aspect général très sec, surtout sa finition. Elle devient même légèrement mentholée, et termine sur une note d’une incomparable fraîcheur.
C’est, dans l’ensemble, un gin très riche en saveur et complexe. On peut y retrouver les racines indiennes et allemandes qui ont inspiré le britannique qui a conçu le Monkey 47 au gré de ses voyages. Notamment la fleur de sureau, subtilement présente dans le bouquet – la fameuse elderweiss – très typique des alcools bavarois et de la forêt noire.
Vous l’aurez compris, avec un profil aromatique aussi étonnant, c’est un gin qui se mélange difficilement, à part en Gin Tonic. Les connaisseurs apprécient aussi le Monkey 47 avec une limonade de fleur de sureau – un breuvage traditionnel allemand – qui visiblement se marie à merveille avec ce gin.
Le Monkey 47 est un des meilleurs gins floraux. Cette catégorie de gin, un peu moins populaire en général, peut plaire à un amateur du genre ou un explorateur de saveurs ; d’autant que le Monkey 47 demeure subtil et équilibré, et somme toute assez facile à boire.
Le meilleur London Dry gin haut de gamme.
On avait déjà décerné cette palme au Beefeater, incontournable vainqueur dans la catégorie des London Dry depuis sa création ; et pourtant, le Cotswolds méritait sa catégorie à lui. D’abord, parce qu’il est presque deux fois plus cher, ensuite parce que ce gin atypique et caractériel a décroché en 2019 le prix du meilleur London Dry.
Et ce n’est pas pour rien. Ce London Dry gin est principalement herbal, avec un bouquet très aromatique. Les baies de genévrier sont présentes, avec des notes mentholées qui en ressortent, tandis que les parfums d’agrumes sont plus délicats et sucrés. On détecte, dans le fond, la saveur singulière de la cardamome qui vient relever le tout.
Ce profil aromatique, fait de contrastes déroutants, est pourtant très cohérent en bouche et confère à ce gin un palais caractériel. Il a juste assez d’amertume et de sécheresse.
Comme beaucoup d’alcools blancs – et on ne le sait pas toujours – il est possible d’en développer la saveur avec une lichette d’eau minérale. On peut alors atténuer alors l’extraordinaire sécheresse de la finition du Cotswolds, qui se déploie avec des saveurs plus végétales, plus fraîches et surtout poivrées.
On s’en doute bien : un tel bouquet se marie à merveille avec un Martini, et tant qu’à faire avec une olive verte. Les saveurs qui s’en dégagent sont parfaitement cohérentes avec ce cocktail. En dehors d’un Martini classique et d’un éventuel Gin Tonic, on n’encourage pas particulièrement l’exploration niveau cocktails. Contrairement au Beefeater, ce n’est pas un London Dry gin particulièrement taillé pour ça.
Le Cotswolds Dry Gin mérite bien son titre. Ce gin caractériel et singulier ressort du lot dans sa tranche de prix, avec un vrai parti pris dans les saveurs et une audace dans son profil aromatique, qui finit par payer. À offrir aux amateurs de gins très toniques.
Le meilleur gin japonais.
Comme dans le monde du whisky, le Japon a beaucoup à apporter sur le marché du gin. Parce que le gin s’appuie en partie sur la tradition d’y incorporer des plantes locales en un assemblage de saveur unique, la flore nippones crée toute une gamme de gins incomparables qui ont leur caractère bien à eux. Devenus une catégorie bien entière, les gins japonais ont maintenant leurs adeptes en France, et le Ki No Bi est un gin haut de gamme qui figure parmi les plus stupéfiants dans ce domaine.
Cette interprétation japonaise du gin est une belle réussite. Presque aucun bouquet aromatique de la recette britannique originale n’est conservé, et sur le papier les arômes promis donnent le vertige. Cyprès, bambou, gingembre, thé vert, mais aussi Yuzu – un agrume typiquement japonais à la saveur unique -, ou kumquat. On trouve aussi du poivre Sansho, qui confère à ce gin un caractère particulièrement frais.
De ce tourbillon, il ressort principalement le kumquat et le yuzu, sous la forme d’une base d’agrumes sucrés et secs. Vient ensuite la partie plus douce et résineuse, très ronde, qui alterne entre le thé vert et le cyprès. Le mix est très propre, et les connaisseurs sont avant tout surpris par son aspect… classique. Non pas qu’il soit surprenant, mais l’équilibre des saveurs, même si ces-dernières diffèrent tout à fait de ce dont on peut avoir l’habitude, en fait un gin particulièrement facile à boire.
Si certains gins britanniques ont une finition mentholée subtile, elle se manifeste ici sous des notes d’eucalyptus, avec une finition particulièrement longue et au moins aussi sèche que le Cotswolds.
Sans surprise, il se marie à merveille avec un Vermouth pour un authentique Dry Martini. On privilégiera un Dry Vermouth, à condition de le doser avec parcimonie : le gin est déjà assez amer ainsi, il a juste besoin d’être souligné.
Le Ki No Bi est un gin stupéfiant, qui a été particulièrement bien reçu par la critique spécialisée des gins japonais. C’est exactement ce que l’on recherche pour un amateur de bons alcools qui, pour autant, n’aimera pas les expériences les plus déroutantes. La dégustation ici est un voyage, par les ingrédients locaux choisis avec soin, mais le gin demeure très facile à déguster.
Pour comprendre comment les gins se distinguent autant les uns des autres, il faut rapidement rappeler en quoi le procédé de fabrication diffère de celui d’autres alcools.
La base, elle, est très classique. Comme pour le whisky, il s’agit d’une base de spiritueux blanc, en général à 96% de concentration d’alcool. En revanche, comme pour la vodka, la base du gin peut être établie à partir de n’importe quel ingrédient contenant du sucre : céréales, betteraves, pommes de terre, canne à sucre…
On introduit ensuite les arômes, selon cinq méthodes différentes qui vont faire grandement différer un gin d’un autre.
Le résultat de la deuxième distillation est ensuite dilué dans de l’eau pour obtenir le taux d’alcool souhaité. Et c’est là que cette méthodologie va avoir son importance.
Si le choix de l’ordre entre les aromates et le spiritueux va créer des bouquets aromatiques uniques et des multitudes de recette, c’est bien la concentration d’alcool qui va avoir une influence encore plus grande sur le rendu final.
En-dessous de 40% d’alcool, la concentration des saveurs et leur intensité en bouche aura tendance à diminuer. C’est pourquoi les meilleurs gins de dégustation de ce comparatif utilisent non seulement de bons ingrédients, mais les respectent après la distillation : c’est le cas du Ki No Bi par exemple, à plus de 45% d’alcool !
Pourquoi diminuer le taux d’alcool, dans ce cas ? La raison est malheureusement triviale – mais derrière de très nombreux choix historiques dans l’industrie de l’alcool et du fromage – : le niveau de taxation, notamment aux douanes. C’est pourquoi certains gins sont moins alcoolisés lorsqu’ils sont adressés à certains consommateurs. C’est en particulier le cas de nombreux gins grand publics pas chers, ce qui explique la différence drastique de qualité en-dessous et au-dessus de 40€.
On entre dans un niveau assez élevé de connaissance du gin, mais il y aura des amateurs confirmés pour vous dire que dans certains pays, ils ouvrent l’oeil dans la boutique Duty Free de l’aéroport pour mettre la main sur telle ou telle version de leur gin favoris.
Pour mieux vous y retrouver dans le jargon du gin, on peut distinguer 7 grandes familles de gin. Vous remarquerez que nous n’avons pas respecté cette distinction tout au long de ce comparatif. C’est parce qu’elle n’est pas toujours la plus pertinente pour faire son choix, même si elle permet de comprendre comment se divise le marché : à nos yeux, il y aura plus de différences entre deux London Dry Gin que, parfois, entre deux gins de familles différentes.
De la même manière, une grande partie des gins commercialisés et appréciés sur le marché tombent dans la catégorie London Dry Gin ou Infused Gin. Enfin, un peu de culture générale ne fait pas de mal, et ça permet de se former un peu le palais à la dégustation de ces variantes.
– Le London Dry Gin – aussi appelé Gin Traditionnel – désigne une méthode de fabrication. En plus de placer la baie de genévrier au coeur du processus, il indique un ordre dans lequel les aromates ont été ajoutés – soit avant la distillation. Le produit de la distillation est définitif. Le London Dry Gin n’a pas besoin de venir de Londres, par ailleurs, malgré certaines appellations non reconnues qui ont fleuri comme le Kyoto Dry Gin.
– Le Navy Strength Gin est caractérisé par sa très forte teneur en alcool. Et ce n’est pas pour autant un gin de moins bonne qualité, au contraire. Comme nous l’avons souligné précédemment, une haute teneur en alcool permet d’atteindre une plus grande concentration en huiles essentielles, et donc en saveur.
– Le Aged Gin est une vieille tradition qui refait surface, et qui consiste à faire vieillir le gin dans des fûts de chêne à la manière des whiskies écossais. Ils adoptent une couleur et une saveur très distincte.
– Le Old Tom Gin est un gin légèrement sucré, résultat d’un ajout d’un édulcorant – généralement du sirop de canne – après la distillation.
– Un Infused Gin a connu une macération avec des aromates après la distillation. Le plus célèbre d’entre eux, le Hendricks, est par exemple infusé avec des pétales de roses et des concombres.
Il existe deux autres catégories plus marginales, la Genièvre – ancêtre hollandaise du gin, qui n’est généralement pas aromatisé – et le Plymouth Gin – une appellation maintenant obsolète qui ne reflète en rien un processus de fabrication particulier, entièrement possédée par Pernod Ricard.
À l’alcool de baies de genévrier qui a donné son nom au gin, on ajoute différents aromates. C’est difficile à imaginer – tant la fabrication d’autres alcools blancs est encadrée par des règles très strictes – mais il est possible d’infuser à peu près n’importe quelle herbe dans son gin. C’est ce qui explique l’extraordinaire variété de gins existants : il existe des milliers de combinaisons possibles.
On peut distinguer deux approches, quoique la seconde soit aujourd’hui beaucoup plus dans l’air du temps.
Une approche internationale, qui permettait à l’époque au fabricant de gin de montrer sa capacité à rassembler des ingrédients rares du monde entier. Le Bombay Sapphire en est le manifeste le plus éclatant, symbole de l’étendue de l’empire Britannique.
Une approche locale – comme le Mirabeau pour la France ou le Ki No Bi pour le Japon – qui elle fait du gin produit un testament de la flore aromatique locale. Cette approche plus traditionnelle, que l’on retrouvait par exemple dans les fermes du Nord de la France après la Révolution, quand le gin français s’est popularisé, a aujourd’hui le vent en poupe.
Il permet en effet de mettre en avant une production éthique et autarcique, mais aussi une noblesse ingénue dans l’équilibre naturel de saveurs qui ont poussé côte à côte.
Traditionnellement, un gin est constitué d’au moins 12 aromates. Vous imaginez bien qu’il existe des millions de possibilités. Le gin parfait est un gin équilibré, maîtrisé – une tâche particulièrement dure -, ce dont on ne peut s’assurer qu’en consultant les avis de goûteurs professionnels.
Vous pouvez d’ores et déjà goûter divers gins en fonction de leur type et identifier vos goûts – plutôt London Dry, plutôt infusés ?… À partir de là, vous pouvez explorer en gardant à l’esprit que les marques les plus vieilles ne sont pas forcément les meilleures – ni le Hendricks ni le Gordon’s ne font partie de ce comparatif par exemple, même s’ils valent le détour.
Le plus classique, c’est le Gin Tonic qui, contrairement au Martini, laisse généralement plus d’espace au gin pour qu’il développe ses arômes. Il existe aussi le Negroni, plus rarement connu, une recette italienne à base de vermouth rouge et de campari.
Pour débuter en mixologie ou trouver une bouteille de gin correcte et facile à boire, on peut viser autour de 20-30€. Un très bon gin sera généralement vendu à plus de 40€ – ne serait-ce que pour des raisons fiscales liées au taux d’alcool, qui a une influence sur la puissance des arômes.
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